Traitement des troubles de l’alimentation
Les problèmes d’alimentation recouvrent diverses situations dans lesquelles « le poids et/ou les apports alimentaires servent à résoudre ou à masquer des problèmes adaptatifs intérieurs ou extérieurs ».
Ces troubles prennent notamment la forme de changements de poids stables (boulimie, anorexie mentale) ou de changements pondéraux fluctuants, soit des préoccupations nutritionnelles excessives relatives en général à un aspect corporel et conduisant à des habitudes alimentaires particulières. Les perturbations du poids d’une part, les perturbations des habitudes alimentaires d’autre part vont de pair, il est courant que l’une des deux soit au premier plan, la deuxième n’apparaissant que comme une conséquence de la première.
On distingue ainsi clairement deux types d’anorexie mentale : dans le premier type, la véritable anorexie, la quête de la minceur constitue le but à atteindre, quelles que soient les motivations ; dans le deuxième type, la prise de nourriture est perturbée et l’absorption d’aliments revêt une signification dangereuse : la maigreur est secondaire (troubles graves de la personnalité).
De plus, il n’est pas rare de constater une alternance de périodes boulimiques et de périodes restrictives chez un même patient, période qui n’est pas toujours suivie de variations de poids.
En effet, le comportement anorexique s’installe en 3 à 6 mois, après un temps marqué par une volonté de » se mettre au régime » pour perdre quelques kilos superflus. On note, dans certaines situations, une réelle et discrète obéissance infantile. En règle générale, la cellule familiale accepte cette volonté initiale de perdre du poids. Après ce premier temps modéré, cela devient rapidement méthodique, déterminé, poursuivi avec énergie avec l’intention claire de perdre du poids.
La limitation alimentaire empire, la perte de poids est jugée insuffisante. Une période d’état s’installe associant les trois signes caractéristiques : » Anorexie « , » émaciation « , » aménorrhée « . Au départ du comportement anorexique, la faim est réellement ressentie, entraînant des épisodes boulimiques, ressentis par la jeune filles de façon éhontée. La crainte de prendre du poids est présente, et le régime anorexigène peut même être complété par des manœuvres destinées à » vider » le tube digestif : vomissements, laxatifs, lavements. L’abus de laxatifs peut entraîner des troubles organiques (hypokaliémie). L’adolescente ne se préoccupe pas du tout de perdre du poids, parfois même elle le nie, pensant qu’elle reste trop grosse.
Conduites associées
Une hyperactivité, qu’elle soit physique ou intellectuelle, un désintérêt pour la sexualité est constant. La jeune fille anorexique exprime une incapacité à endosser le rôle sexuel génital et à intégrer les transformations de la puberté ; la conflictualité se situe au niveau du » corps » refusé et maltraité et non au niveau des fonctions alimentaires. Ce dernier devient alors le soutien d’une sorte de défense d’idéalisation mégalomaniaque. Corps idéalisé, désincarné, indestructible, purifié. Le contentement est alors perverti dans la non satisfaction de ne pas manger. La jouissance se concentre dans l’ivresse muette de la faim cherchée, poursuivie et retrouvée, véritable secret mégalomaniaque agissant constamment à l’ombre de l’état pitoyable du corps abusé.
La prise en charge des désordres alimentaires
Les traitements sont bi ou plurifonctionnels selon les situations de chaque adolescent, pouvant aller même jusqu’à une possible hospitalisation selon la sévérité de l’amaigrissement, qui n’est pas une fin en soi et la psychothérapie reste l’élément majeur.
La psychologue de la boulimie
La boulimie se manifeste le plus fréquemment chez les adolescentes à l’époque de la puberté (12-14 ans) ou à la fin de l’école secondaire (18-19 ans). La prépondérance des filles à l’adolescence est de 3 à 4 filles pour un garçon. Ce syndrome boulimique est dominé par des accès de fringales répondant à trois critères : un besoin intense et irrésistible de manger de grosses quantités de produits alimentaires avec une sensation de perte de contrôle de ses possibilités de se limiter ; la mise en place de manœuvres pour éviter la prise de masse liée à cette consommation excessive (vomissements, abus de laxatifs, diètes plus ou moins strictes ou fantaisistes dans l’intervalle des accès, activités sportives) ; et la crainte de devenir gros, accompagnée d’une difficulté consciemment ressentie à éprouver l’image corporelle.
Le lien pathologique associe ce syndrome à des variations de poids, à savoir qu’une prise de poids significative accompagne la survenue des accès boulimiques, toutefois seuls 15% de boulimiques souffrent d’obésité et approximativement 15% d’insuffisance pondérale. La liaison à l’anorexie mentale est complexe, quelques formes semblent suivre une anorexie mentale classique, tandis que dans d’autres cas on observe une alternance d’état anorexique et de période boulimique. Des comportements addictifs autres sont souvent présents : Automédication avec des anxiolytiques (50% des cas), alcoolisme régulier, la boulimie prend donc place dans les multiples comportements addictifs des adolescents et fait partie d’une pathologie de dépendance, une véritable » addiction alimentaire « . Elle peut aussi s’accompagner de symptômes dépressifs (dévalorisation, culpabilité, désespoir). La dévaluation de l’image corporelle est très fréquemment accompagnée d’un désir de changement de poids. Des troubles du sommeil, des pensées suicidaires et une instabilité affective sont également constatées.
Le traitement
Un traitement bi- ou multi-facettes est généralement nécessaire Dans tous les Cependant, une psychothérapie doit être associée à un traitement régulier afin de travailler sur la dépendance, l’image du corps et ses défaillances.